Au fond du vallon du Laverq, au lieu-dit "le Plan Bas", une cabane de berger et une maison forestière furent érigées en 1894 par les "Eaux et Forêts" lors d'immenses travaux de reboisement et de regazonnage des Basses-Alpes, où l'érosion avait pris une dramatique ampleur. Cette cabane, à l'altitude de 1900 m, était presque à l'abandon lorsque je l'ai photographiée vers 1935. Mes frères et moi l'avons souvent utilisée comme camp de base ; elle est actuellement rénovée, mais interdite au public. Au fond à gauche, la Petite Séolane (2854 m) est actuellement invisible, la végétation la cachant.
La Tête de l'Estrop (2961 m), vue de l'antécime (2927 m), de la très longue arête sud qui va jusqu'au village de Prads. J'ai gravi sept fois ce sommet, par six itinéraires différents, dont trois fois en solitaire. Cette portion de la face photographiée est en grès d'Annot, d'escalade agréable et peu difficile. De ce sommet, on peut voir (dans de bonnes conditions atmosphériques) le sommet du Monte Cinto, culmen de la Corse. Le savant-alpiniste Helbronner l'a utilisé comme point important pour rattacher la Corse à la triangulation des Alpes françaises et préciser sa situation géographique exacte.
J'avais seize ans lorsque j'ai pris cette photo ; le négatif n'est pas des meilleurs, mais on peut quand même apprécier le site exceptionnel du fond du glacier d'Argentière. Au fond à gauche, le mont Dolent et la Suisse ; au fond à droite, le Grand Triolet et l'Italie. A l'extrême droite, le Petit Triolet. Après avoir pris cette photo, j'ai gravi le Tour Noir (3838 m) avec un groupe; plus tard, j'ai gravi le Petit Triolet (3700 m) avec Gérard Pastor.
Michel Lecarme, vers trente ans, à la Petite Verte, satellite de l'Aiguille Verte, remarquable belvédère d'accès facile. En face, les deux Aiguilles des Drus, autres satellites de l'Aiguille Verte.
En Oisans, les Bans (3670 m) et le glacier de la Pilatte (3435 m). Au fond à gauche, les Têtes de la Pilatte (3435 m). La face de l'ascension des Bans n'est pas visible sur la photo ; on ne voit que son arête nord-est. J'ai fait plusieurs fois les Bans (deux ou trois ?) en premier de cordée. Le glacier de la Pilatte, l'un des plus beaux des Alpes, est dangereux à partir de midi. Au point de vue photogénique, les Têtes de la Pilatte sont de premier ordre.
La face nord de la Barre des Écrins (4101 m). C'est le point culminant des Alpes centrales, et l'un de ses plus beaux sommets. Il a quatre faces et quatre arêtes, toutes aussi remarquables ; c'est assez rare. La face nord est facile et très fréquentée (quelques fois plus de cent grimpeurs par jour). Très belle vue. Au pied de la face nord, le Glacier Blanc et deux refuges.
Vue des Petits Charmoz, vers l'immense versant du glacier de Talèfre. L'été où j'ai pris cette photo était exceptionnellement peu enneigé ; ainsi, le col des Cristaux est tout noir. Lorsque, quelques années plus tard, j'ai parcouru ce col, il était entièrement blanc. De gauche à droite : les Drus, l'Aiguille Verte, les Droites, les Courtes, le col des Cristaux et le col de Talèfre. Au fond, le Grand et le Petit Triolets. En avant, l'Aiguille du Moine, la Nonne et l'Évèque.
Georges Pastor, au col de la Brenva (4303 m). De gauche à droite, le Mont Blanc de Courmayeur, le mur de la Côte et le Mont Blanc (4807 m). La voie "normale" du Mont Blanc se trouve loin à droite, non visible ; elle passe par l'Aiguille du Goûter et est sans grand intérêt.
La cabane du Plan Bas, côté montagne, photo prise vers l'an 2000. C'est la fin du vallon du Laverq ; on quitte le calcaire tertiaire pour le "grès d'Annot", siliceux. C'est le verrou glaciaire. Plus haut (non visible), il y a les "Eaux Tortes" et ce qui reste du glacier de la Blanche, puis la Tête de l'Estrop (2961 m). En 1935, les mélèzes étaient petits, le glacier de la Blanche était un vrai glacier avec rimaye et crevasses, et en plein milieu de la photo, une magnifique cascade. En 2000, il n'y avait plus de cascade et le charme était rompu.
Mes premières visites au lac d'Allos datent d'avant-guerre. Avec mon frère Henri, j'ai grimpé sur toutes les "Grandes Tours" (cinq), à l'âge de quinze ans, sans corde. C'est l'un des plus beaux sites des Alpes. Sur cette photo, on voit nettement le passage des calcaires clairs aux grès siliceux d'Annot foncés. Derrière les Tours commence le grand Parc national du Mercantour ; la chasse y est interdite et le pâturage réglementé. Les marmottes ne sifflent plus ; on peut s'approcher des chamois et des bouquetins.
C'est une double rareté : au point de vue géographique, on ne le voit de nulle part, car il est au centre d'un cirque de montagnes d'altitudes analogues ; d'autre part, c'est un des rares volcans des Alpes, d'origine abyssale, poussé vers le haut par la tectonique des plaques. Sa lave attire les géologues du monde entier ; c'est une lave basique, différente des basaltes par la lenteur de son refroidissement, mais chimiquement identique. On peut rattacher cette lave aux gabbros abondants autour du Mont Viso.
Cette photo a été faite vers l'an 1980 par mon frère Jacques. Elle est exceptionnelle, car il fallait qu'un soir d'été quelqu'un se trouve au bon moment et au bon endroit : au lieu-dit "la Sèche Basse", vers 2000 mètres, à l'instant précis où la face sud-ouest de la Tête de l'Estrop est en plein soleil, alors que vers la mer le crépuscule a commencé. Dans ces conditions, seuls les rayons rouges peuvent traverser 200 km d'air dense et sale, tandis que le ciel au-dessus du sommet étant éclairé à travers un air rare et pur, est alors bleu.
Cette arête, presqu'entièrement neigeuse, relie l'Aiguille du Midi (3842 m) à l'Aiguille du Plan (3673 m). Depuis la construction du téléphérique de l'Aiguille du Midi, la traversée Midi-Plan est devenue à la mode à juste titre parce qu'elle est très esthétique et techniquement facile. La photo est prise de la partie rocheuse du parcours, à peu de distance du sommet de l'Aiguille du Plan. Le retour s'effectue du côté de la Mer de Glace et aboutit au Montenvers, puis à Chamonix.
La face nord de l'Aiguille du Chardonnet (3824 m) et son arête ouest constituent une traversée très fréquentée. Cette photo est prise du refuge Albert 1er.
Cette photo est prise peu avant le sommet. La course se fait entièrement en crampons. Pour un habitué de ce genre de courses, il n'y a pas de difficulté spéciale ; la montée en face nord présente une longueur de corde à 50 degrés.
Ces photos sont prises à la descente des Courtes (3856 m) ; cette descente est d'une ambiance extraordinaire. On voit à gauche : au fond le Grand et le Petit Triolets, le col de Talèfre, la Pointe Isabelle, et devant les Aiguilles Ravanel et Mummery. Le col des Cristaux se trouve caché dans leur ombre.
Cette photo est prise peu avant le col des Cristaux. Le gendarme hors du commun est planté sur l'arête ; on le surnomme "l'Aiguille qui Remue" en souvenir de l'exclamation d'un alpiniste : "On dirait qu'elle remue !".
Cette photo est prise de la "Petite Verte", belvédère situé contre l'Aiguille Verte ; elle montre la magnifique face sud de l'Aiguille d'Argentière, sabrée en deux par le glacier du Milieu, qui rejoint en bas le glacier d'Argentière près du refuge du même nom. L'itinéraire est simple, c'est le glacier du Milieu. Son inclinaison est considérable pour un glacier : à aucun moment on ne peut s'asseoir.
Cette photo est prise à la descente, vertigineuse et délicate jusqu'à la rimaye.
Cette photo est prise à la descente, vertigineuse et délicate jusqu'à la rimaye.
Cette photo est prise du refuge, sous la face nord des Courtes.
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